GAZA - avril 2004
Photos et témoignage
d’A.A.
13e mission civile suisse









Eretz, entrée de la bande de Gaza: les couloirs sordides... avant le début de la 2eme intifada, des dizaines de milliers de Palestiniens passaient chaque jour par ici pour aller travailler en Israël.





« La situation est extrêmement difficile. Il y a deux ans à Rafah, au Sud du camp de réfugiés l’armée avait déjà détruit 70 mètres de maisons le long du mur en ciment qui délimite la frontière avec l’Egypte. Ceci parce que l’armée israélienne a décidé de façon arbitraire, qu’il faut une zone de sécurité, qui peut varier entre 50 et 300 mètres selon son bon vouloir.
Aujourd’hui, là où arrivaient les maisons en juin 2002,
il y a un deuxième mur, celui-ci est en fer, et l’armée israélienne a de nouveau démoli les maisons sur une largeur de 70 mètres depuis ce mur jusqu’aux maisons restantes, pour élargir davantage la zone de sécurité. »








Depuis le début de l’intifada, le gouvernement israélien a détruit plus de 5'000 habitations dans la bande de Gaza rendant 38.215 habitants sans abri dont 19.372 enfants, parmi lesquelles 2’200 maisons rien qu’à Rafah, mettant à la rue 15.622 personnes dont 7.839 enfants.




Rafah, camp de réfugiés: un enfant joue au cerf-volant...


Checkpoint de AbuHouli: les soldats israéliens contrôlent le passage des Palestiniens de manière arbitraire. Parfois le checkpoint est fermé pendant plusieurs jours, contraignant les Palestiniens à dormir dans leurs voitures. Parfois, les feux vert et rouge sont allumés simultanément et si quelqu’un fait mine de passer les soldats lui tirent dessus.

Pour passer, une voiture doit compter au minumum 2 passagers. Des tas d’enfants font l’aller-retour pour permettre aux automobilistes de passer, moyennant un peu d’argent.
On a demandé à un enfant ce qu’il pensait de la situation, il a répondu: „je prie tous les jours pour que ça ne change pas!“ La situation économique étant tellement désastreuse (
plus de 60% vivent en-dessous du seuil de pauvreté), que l‘argent glanés par ces enfants aux checkpoints est devenu vital pour leurs familles…


KhanYunis, checkpoint de Tuffah.

KhanYunis, checkpoint de Tuffah, à l’entrée de el-Mawasi - des règles très strictes sont appliquées :
- seuls les résidents sont autorisés dans ces zones
- ils ne peuvent entrer que de jour et à certaines heures
- l'entrée n'est autorisée qu'à pied et par groupes de 5
- les ambulances ne sont pas admises à l'intérieur de la zone (les malades et les cadavres doivent être évacués à pied...)
Par ailleurs, les Palestiniens habitant el-Mawasi (et les autres "yellow zones") sont victimes de
traitements particulièrement discriminatoires et humiliants (fouilles corporelles à chaque passage, insultes, etc).


KhanYunis: fouille humiliante au checkpoint de Tuffah


« Il n’y a pas de mots pour décrire la souffrance des gens qui ont encore le courage de rester dans leurs maisons malgré les tirs incessants, surtout la nuit, de l’armée israélienne. Il n’y a pas de mots pour dire toute l’indignation et la colère que j’ai ressenties face à toute cette arrogance, face à la violation de tous les droits les plus élémentaires, face à cette violence guerrière inhumaine et surtout face à ce que doit subir et endurer un peuple tout entier pour "sécuriser" la présence israélienne dans la région »



« Où vont aller tous ces gens ? Dans le camp de réfugiés de Rafah, que l’armée israélienne est entrain de détruire, il y a 92'000 habitants entassés sur quelques kilomètres carrés. Dans le camp de Khan Yunis il y a 62'000 habitants sur 2 km carrés, dans celui de Jabaliya, près de la ville de Gaza, il y a 120'000 habitants qui vivent sur 2 km carrés, c’est juste l’horreur. Dans la bande de Gaza, il y a huit camps de réfugiés et leur densité de population est l’une des plus élevées au monde. »



KhanYunis: l'entrée du camp de réfugiés...




Eretz: la sortie...
 
textes et photos: A.A.   Avril 2004