Mohamed Al-Hawajari - Gaza
23-11-2023
Je vous écrit entouré par les bombardements et les maisons détruites. Sous les décombres de ces maisons se trouvent encore les corps de femmes, d'enfants. Des familles entières ont disparu et sont toujours là sous ces ruines. Nous ne pouvons nì les enterrer, ni leur dire adieu.
Gaza est dévastée par ce désastre. Les cadavres, les restes des enfants par dizaines éparpillés autour de nous. Les corps décomposés, c’est atroce.
Des déplacements forcés et des zones ravagées, anéanties.
Pas d’eau, pas de nourriture, pas de toit. Tout le monde a quitté sa maison, tout le monde cherche un abri et espère retrouver le sommeil. Aucune sécurité nulle part. La punition collective est sans précédent.
La haine, le rancoeur, l’injustice, l’oppression, l’agression sont hors commun. Je n’arrive plus à contrôler mes émotions. J’ai peur de devenir un monstre, incapable de vivre en tant qu’être humain.
Gaza était une très belle ville. Malgré l’embargo j’avais choisi d’y vivre. Ils sont en train de détruire toutes les belles choses que nous avions en nous.
Ils empêchent les enfants de grandir dans les bras de leurs parents.
14’000 morts. Chacun d’eux avait une histoire, sa propre histoire avant, pendant et après sa mort.
J'espère que nous survivrons à cette haine, si nous survivons à la guerre.
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