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GAZA - état de siège
PRISON |
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Mais en échange de cette minime liberté de
mouvement (cage agrandie), Israël
a gardé le contrôle total sur toutes les frontières
de la bande de Gaza : frontières terrestres
avec Israël, mais aussi la frontière terrestre
avec l’Egypte (Rafah) et la frontière maritime;
ainsi que le contrôle total de l'espace aérien
de Gaza. Pour la circulation des personnes, les israéliens
ont décidé que seuls les passages d'Eretz (vers
Israël) et de Rafah (vers l'Egypte) étaient autorisés;
les autres points de passage (Karni, al Qarara, Sufa) servant
uniquement pour les marchandises.
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L’accord
passé avec les européens concernant la frontière
avec l’Egypte (Rafah) n’était qu’un
effet de manche supplémentaire. En effet, s’il
est vrai que des observateurs européens sont présents
en permanence au poste frontière côté
palestinien, ils ne sont en réalité que des
figurants avalisant le fait accompli : toutes les données
sur les personnes en transit passent obligatoirement par les
ordinateurs de l’état-major israélien
avant de recevoir de leur part le feu vert ou rouge.
Israël s'arroge ainsi le droit non seulement de contrôler
les déplacements des Palestinien-ne-s, mais également
ceux des visiteurs internationaux.
Les Palestinien-ne-s qui sortent de la bande de Gaza sont
soumis à demande d'autorisation préalable et
ils ne sont jamais sûrs de pouvoir y retourner, mais
en plus ils ne peuvent recevoir de visiteurs étrangers
qu'au bon vouloir des israéliens. Les règlements
changent très souvent (demande d'autorisation préalable
exigée ou non; affiliation à une ONG ou non;
etc) et c'est très souvent l'arbitraire qui règne
au niveau de ces décisions. Même les travailleurs
humanitaires (petites ONGs, mais aussi CICR, UNRWA, etc) et
les diplomates ont de plus en plus de mal à obtenir
les autorisations nécessaires et subissent de plus
en plus de fouilles, interrogatoires et humiliations par les
soldats israéliens au poste d’Eretz.
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lire: "Entrée refusée: refus de témoins
de l’occupation israélienne" - Maureen
Clare Murphy 13-07-06
>
"Le formidalbe accord frontalier de Gaza" -
Ramzy Baroud - 23-11-05
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En outre, la frontière de Rafah étant très
souvent fermée pour de très longues périodes
(stratégies de blocus),
de nombreux palestinien-ne-s se retrouvent fréquemment
coincés à la frontière du côté
égyptien (où ils ne peuvent circuler librement)
ou dans le no man's land séparant les 2 postes de douanes.
Malgré le "désengagement", Gaza est
donc restée une grande prison
à ciel ouvert. Une prison sans droit de visite,
avec en plus du contrôle des frontières, un contrôle
total de toute la vie quotidienne des gazaouis (tous les documents
officiels, cartes d'identité, acte de naissance, etc
sont émis par l'état d'Israël...). Ce "désengagement"
qu'on a voulu faire passer pour une libération porte
donc bien les marques d'une occupation
masquée mais toujours aussi impitoyable et bien réelle.
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un exemple parmi d'autres: "Un millier de Palestiniens
bloqués depuis plusieurs jours au poste-frontière
de Rafah" - AFP - 23-06-06
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Etat
de Siège |
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En plus d’entraver la circulation des personnes, Israël
contrôle également
totalement la circulation des biens entrant ET sortant
de la bande de Gaza (passages de Karni, al Qarara, Sufa),
assujettissant ainsi complètement l'économie
palestinienne.
Toutes les exportations sont d'abord soumises à autorisation
israélienne (qui favorise bien évidemment les
produits ne concurrençant pas sa propre production),
mais en plus la lenteur des contrôles douaniers,
les blocus fréquents auxquels sont soumis les marchandises
sous prétexte de sécurité entravent très
fortement le commerce de Gaza vers l'extérieur. De
même les importations subissent les mêmes contrôles
et blocages fréquents aux douanes sous prétexte
de sécurité, ce qui provoque de fortes hausses
des prix pénalisant non seulement les entreprises mais
également toute la population de Gaza. Depuis le début
de la 2e intifada les producteurs et entrepreneurs
gazaouis ont subi de nombreuses pertes, voire des faillites
du fait de ces entraves: marchandises pourrissant sur place,
manque de matières premières bloquées,
impossibilité d'exporter les produits finis, etc. provoquant
non seulement des pertes sèches énormes pour
les agriculteurs et entrepreneurs, mais également pour
leurs employés déjà très vulnérables.
Aucune autonomie n'est accordée aux Gazaouis, même
pas l'autonmie économique. L'assujettissement de toute
l'économie vise à rendre les palestiniens encore
plus dépendants de l'extérieur, à les
transformer en esclaves de la générosité
internationale. Les réfugiés (en 2003,
à Gaza on comptait environ 900'000 réfugiés
sur une population totale de 1'300'000 habitants), ont toujours
été des populations plus fragiles, s'entassant
dans des camps surpeuplés (Jabalyia triste record mondial
de densité de population avec 120'000 personnes sur
2km2, chiffre de 2002) dénués de ressources
et avec des possibilités de travail extrêmement
restreintes. Une bonne part d'entre eux dépendant totalement
de l'aide internationale apportée par l'UNRWA depuis
1948 (naqba); alors que selon le droit international c'est
la puissance occupante qui aurait dû s'en charger...
Avec l'étranglement économique
mis en place depuis une dizaine d'année, Israël
veut précariser toute la population, l'abaisser à
un niveau de dépendance humiliante.
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"Les récoltes sont en train de pourrir à
Gaza" - Scott Wilson - 23-03-06
>
"Quand la pêche a le goût de la mort sur
la côte de Gaza" - Wisam Afifa 08-12-05
>
"Israël poursuit l’étranglement social
et économique de la Bande de Gaza" - PCHR
- 31-01-06
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Depuis le 14 janvier 2006, un infâme
blocus total a été mis en place par Israël,
provoquant des pénuries de denrées de base (farine,
lait, etc) mais également de médicaments et
l'aide humanitaire d'urgence, entraînant de très
graves conséquences sanitaires
sur une population dont le taux de malnutrition infantile
était déjà scandaleux. Selon le rapport
de Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU sur le
droit à l'alimentation, en 2003, 22% des enfants
de moins de 5 ans souffraient de malnutrition et 60% des Palestiniens
vivaient sous le seuil de grande pauvreté. Ces chiffres
se rapportant à 2003, imaginez la situation de Gaza
en 2006 après 6 mois de blocus! Les
conséquences économiques, sanitaires et sociales
sont énormes et laisseront des séquelles à
long terme.
Depuis
l'arrivée au pouvoir du Hamas (janvier 2006), au blocus
de Gaza s’ajoute l'embargo financier
(blocage des transferts bancaires) imposé par Israël avec
la bénédiction des occidentaux soit-disant civilisés
et garants de la justice et du droit; ainsi que le vol pur
et simple des taxes qu’Israël devait reverser à
l’autorité palestinienne. Habile manoeuvre privant
des dizaines de milliers de fonctionnaires de leur salaire,
et aussi le reste de la population de toute aide extérieure
(virements bancaires de parents expatriés, financements
de projets par des ONGs, etc etc), alors que la fermeture
des frontières les a rendus complètement dépendants
de cette aide...
Cette politique d'étranglement économique,
d'état de siège moyennâgeux affamant
les populations civiles constituent une punition
collective inadmissible et contraire au droit international.
Pourtant les réactions internationales sont rares,
le silence complice de la communauté
internationale fait froid dans le dos et constitue un poids
de plus sur le moral des palestiniens...
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>
" Le bouclage de Gaza soumet les Palestiniens à
rude épreuve" - Leila el-Haddad - 07-02-06
>
"effondrement du système de Santé palestinien"
- PHR - 19-05-06
>
"Situation dans la Bande de Gaza ces trois derniers jours"
- OCHA - 07-07-06
>
"Comment font les Palestiniens face aux salaires impayés"
- Motasem A Dalloul - 09-06-06
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Pendant toute cette période de siège, il ne
faut pas oublier que les bombardements
ont été quotidiens et
intenses, tuant et blessant de nombreux civiles innocents
(entre le 25 juin et le 30 juillet 2006, plus de 150 civiles
tués rien qu'à Gaza, dont 33 enfants); terrorisant
les plus faibles et ajoutant des traumatismes supplémentaires
à cette population affamée,
emprisonnée et oubliée du monde.
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>
" Loin des caméras, le pilonnage de Gaza continue"
- Marc Henry 30-07-06
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Terrorisme
d'État |
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A l’enfermement dans cette prison à ciel ouvert
(la plus grande au monde) et à l’état
de siège suffocant, s’ajoute le
terrorisme d'état pratiqué par Israël
de longue date:
- emprisonnement arbitraire
de palestinien-ne-s y compris des mineurs ,sans charges
ni procès équitable;
- torture pratiquée
presque systématiquement sur les détenu-e-s;
- pressions psychologiques
et chantages sur les familles des prisonnier-ère-s;
- destructions injustifiées
de propriétés privées (habitations,
terres agricoles, etc) et publiques (écoles, ministères,
etc) et des infrastructures;
- assassinats ciblés (extrajudiciaires);
- bombardements avec armement
prohibé (bombes
é sous-munitions, au phosphore, etc) entraînant
la mort et des blessures à des civiles innocents
et terrorisant la population civile entière.
- suffocation économique,
état-de-siège pour affamer toute la population
civile.
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english version
> à propos de la définition du terrorisme
d'état : lire intervention
à la Sous-Commision aux droits de l'homme en 2003
- CETIM et AAJ
> sur les prisonniers palestiniens voir site addameer
> sur les destructions des maisons voir site de l'ICAHD
(anglais - arabe - hébreu)
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Depuis
longtemps les bombardements sont fréquents sur la bande
de Gaza. Avant le retrait des colonies (août 2005),
la présence des colons sur ce territoire exigü
empêchait l'armée de bombarder à l'extrême,
le bruit pouvant incommoder les colons. Mais depuis leur évacuation,
la fréquence et l'intensité des bombardement
ont fortement augmenté, et en prime Israël a pu
tester une nouvelle arme de terreur: les
survols générant des "bangs soniques".
Ces "bangs soniques" sont pratiqués le plus
souvent la nuit, terrorisant
la population en particulier les enfants qui se trouvent atteints
de troubles du sommeil en plus de tous les autres traumatismes
qu'ils accumulent depuis lontemps.
Le 28 juin 2006 israël a commencé une nouvelle
offensive d'envergure soit-disant pour libérer un soldat
prisonnier, dévastant
en quelques jours de nombreuses infrastructures de la
bande de Gaza: des ponts, des routes, des centrales électriques,
des bureaux des ministères, etc. privant la population
d'électricité et d'eau courante, prenant en
otage plusieurs parlementaires démocratiquement élus,
semant la terreur et la mort dans la population civile palestinienne
déjà en état de siège depuis des
mois.
La même stratégie se répètera
quelques semaines plus tard au Liban (à partir du 12
juillet 2006): sous le prétexte similaire de la capture
de deux soldats israéliens, l'armée israélienne
achevé en peu de temps la destruction totale des infrastructures
du pays, le blocus terrestre et maritime, ajoutant à
cela des bombardement sur des civiles innocents, entraves
aux civiles en fuite et aux équipes de secours, usage
de matériel de guerre non conventionnel (bombes
au phosphore...), etc. alors même que les libanais
ne sont nullement responsable de l'enlèvement de ces
deux soldats (quand bien même on pourrait justifier
d'une offensive d'une telle ampleur pour un
si petit prétexte...)
Le terrorisme d’état
d'Israël est une machinerie maintenant bien huilée,
après l’expérimentation
dans le laboratoire-prison de Gaza; Israël l’exporte
au Liban et ça fonctionne... Le peu de réactions
de la communauté internationale ne laisse rien présager
de bon pour le futur.
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> sur les traumatismes voir le site du Gaza
Community Mental Health Programme
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Après la destruction totale des infrastructures, la
terreur quotidiennement distillée et le blocus imposé
à toute une population déjà fragile (majorité
de réfugiés); quel sera
donc le nouveau degré de l’horreur à Gaza?
et au Liban? et peut-être ailleurs...
texte:
mirouille
- 7 août 2006
photos:17e
mission civile suisse - octobre 2005
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english version
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